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Haïti : les turbulences et leurs impacts sur l’économie

La crise politique récurrente qui secoue le pays a de graves conséquences notamment sur l’économie. La situation devient plus difficile chaque jour à cause de la violence des gangs armés. Lorsque la tension monte, l’économie est affectée de manière significative. Les prix des produits de première nécessité grimpent. Pour mieux comprendre la situation et évaluer les pistes de solution, la rédaction de « La Nation Post » s’est entretenue avec l’économiste Enomy Germain.

Des conséquences désastreuses

Haïti traverse une zone de turbulence et vit aujourd’hui une crise totale, multidimensionnelle qui n’est pas sans conséquences sur les conditions d’existence de la population. L’économiste Enomy Germain ne va pas par quatre chemins : nous faisons face à une crise politique, économique, sociale et sécuritaire, entre autres.

“ Sur le plan économique, la crise a des impacts majeurs. Il est difficile, aujourd’hui, de les évaluer car les chiffres ne sont pas disponibles. Mais on peut se pencher sur l’histoire récente pour avoir des estimations concernant les conséquences de cette crise sur l’économie nationale.

En effet, l’année dernière, l’économie nationale avait enregistré une croissance négative -0,9%, marquant une cinquième année consécutive de croissance négative ”, rappelle l’économiste Enomy Germain.

“ Et encore en 2024, le spectre d’une nouvelle croissance négative menace encore le pays. Nous sommes dans la deuxième moitié de l’exercice fiscal 2023-2024 et il est clair que si la situation ne change pas, on aura une sixième année consécutive de croissance négative. Ce sera une première dans toute l’histoire de l’économie haïtienne ”, a déclaré M.Germain.

Le professeur d’université a rappelé que les trois (3) secteurs (commerce, industrie et agriculture) de l’économie nationale se trouvent en chute libre.

Ce qui a évidemment des conséquences désastreuses sur le quotidien des citoyens.

Augmentation des prix des produits de première nécessité

L’une des conséquences économiques les plus concrètes de la crise, ces derniers temps, c’est l’augmentation des prix des produits de première nécessité.

À titre d’exemple, suite à l’escalade de violence lancée dans la capitale depuis le 29 février par les gangs armés, les prix de plusieurs sont revus à la hausse.

Il faut aujourd’hui entre 500 et 600 gourdes pour s’offrir le plat “bon marché” qu’on trouve à chaque coin de rue et généralement appelé « Arlequin » qui se vendait à 400 gourdes.

“Quand on est en situation de crise, la libre circulation de personnes et de marchandises est menacée. Le cultivateur évoluant généralement dans les villes de province ont du mal à alimenter la capitale. Les produits deviennent rares et donc très chers.

De plus, les bandits occupent les routes nationals, exigent des droits de passage, ce qui provoque également une augmentation du prix de revient, et en conséquence, du prix de vente des produits car c’est le consommateur final qui paie le pot cassé.

Délaissés, les citoyens paient le prix de l’insécurité de différentes manières.

*Des pistes de solution * Aujourd’hui, l’avenir du pays esti incertain. Les politiques n’arrivent pas à s’entendre pour sortir Haïti du chaos et l’économie nationale en subit les conséquences.

Selon le professeur Enomy Germain, pour éviter des conséquences désastreuses dans l’économie, dont une croissance négative à répétition, il faut une solution globale à la crise.

“ Il est impossible de garder l’économie intacte en période de crise. L’économie ne fonctionne pas de manière isolée par rapport au reste de la société. Les différentes activités quotidiennes constituent l’économie, donc les perturber aura sûrement des impacts majeurs ”, explique l’auteur du livre « Pourquoi Haïti Peut Réussir ».

Les crises politiques ont de toute façon des répercussions sur l’économie qui est en étroite relation avec la politique.

Selon le professionnel, quand la politique va mal, l’économie souffre à son tour, surtout en période de crise. De même, si la situation politique est apaisée, ce sera pour le bien du secteur économique.

La redaction