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Les ordures prennent d’assaut la capitale haïtienne

Les artères et les coins de rue d’une bonne partie de la capitale haïtienne sont depuis longtemps occupées par des tas d’immondices, sous le regard aveuglé des mairies et des responsables du Service National de Gestion des Résidus Solides (SNGRS). Une réalité qui soulève de plus en plus d’inquiétudes depuis l’escalade de violences le 29 février dernier, surtout dans les zones en proie à une croissance démographique inattendue.

A l’entrée de la commune de Pétion-Ville, notamment dans les parages de l’ancien cimetière transformé en gare routière, des tonnes de détritus occupent la chaussée et perturbe considérablement la circulation automobile, un véritable calvaire pour les chauffeurs de Tap-Tap (Des véhicules de transport en commun) assurant le trajet Pétion-Ville-Delmas.

“ Malheureusement, c’est ça notre quotidien. La mairie arrive à peine à débarrasser la chaussée des ordures. C’est pire quand on y met le feu et que la fumée nous asphyxie ”, se lamente un chauffeur.

En suivant le long de la rue passant devant l’église Saint-Jean Bosco, la réalité est plus catastrophique. Des ordures, des flaques d’eau et de boue jonchent la chaussée. Des petits commerçants et les piétons s’accommodent, constatent nos reporters.

Cette réalité est similaire à celle prévalant au niveau du Rond-Point, dans la zone communément appelée « Bò Toto ». La plupart des rues deviennent des entrepôts d’ordures.

“ La mairie fait face à des problèmes de matériels, en dépit de la volonté des responsables pour nettoyer la ville. En plus, Pétion-Ville n’était pas préparée à héberger autant de gens ”, nous confie un employé affecté au service logistique de l’hôtel de la ville.

La flambée de violences ravageant une bonne partie du centre-ville de Port-au-Prince, pousse de plus en plus de citoyens à se réfugier à Pétion-Ville et cela a des conséquences sur une ville qui n’était pas prête à recevoir autant de personnes. Les ordures qui prennent d’assaut la ville sont l’une des conséquences de ce changement démographique, a-t-il expliqué.

Il est à noter que Pétion-Ville, commune de l’arrondissement de Port-au-Prince d’une superficie de 165,49 km2, a une population de 376 834 habitants, selon le dernier recensement de 2015. En constatant désormais le nombre de citoyens qui fréquentent la commune, plus d’un affirme que ce chiffre connaît une augmentation exponentielle.

Les ordures prennent aussi d’assauts les communes de Delmas et de Tabarre également.

À Port-au-Prince, c’est l’image d’une ville en détresse. Si une grande partie des artères est abandonnée sous la terreur des gangs, nombreuses sont les rues occupées par des tas d’immondices et des alluvions notamment durant la saison pluvieuse.

La capitale haïtienne sous un décor dessiné par des fatras de toutes sortes.

Le SNGRS, de concert avec les Collectivités Territoriales, qui a la responsabilité en matière de gestion de déchets solides, médicaux et à haute toxicité, est lui-même aujourd’hui impuissant. Preuve à l’appui, l’entrée de son bâtiment à Tabarre est occupée par des piles de déchets.

Le défi sanitaire lié à cette situation constitue désormais un sujet de haute préoccupation pour une population en proie à tous les maux du monde.

La Rédaction